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MARDI 27 AVRIL 2010
SORTIE EN HAUTE-SOULE
LE GOUFFRE AUX CHOCARDS
En 2006, lors d'une randonnée sur le plateau de Beloscare, j’avais découvert un petit gouffre d ‘aspect anodin qui allait me réserver une belle surprise. Son entrée (1,50 m X 1 m) donne sur un puits bien vertical ( sondé à la pierre d’une profondeur d’environ 20 mètres). L’orifice est sécurisé par des poteaux de clôture et du barbelé ( afin d' éviter tout accident pour le bétail en estive sur le plateau). Je m ‘éloignais du gouffre quand je fût survolé par un couple de Chocards à bec jaune (Pyrrhocorax graculus). C’est alors que, sans aucune hésitation, ils pénétrèrent dans la cavité à ma grande surprise ! Je me postais à bonne distance pour ne pas les déranger et assistais au même manège 2 ou 3 fois pendant 1 heure. J’ai alors compris que je venais de découvrir un « gouffre de reproduction » de ces oiseaux aux mœurs cavernicoles. Quelques jours plus tard, je remontais équipé de mon appareil numérique (flambant neuf) et je réalisais mon premier affût en photo numérique ! N’ayant pas pu y retourner les années suivantes, j’avais toujours en tête de refaire cet affût.
Cette année, mes congés me permettant d’y revenir au bon moment, je ne m’en suis pas privé. Seule question, le gouffre était-il toujours occupé par les Chocards ? Le seul moyen de le savoir était d’y aller voir!
C’est ce que j’ai fait le Mardi 27 avril.
Voici le récit de ma journée :
05h45, debout, la journée est annoncée superbe. Petit déjeuner, ½ heure de voiture, ¾ de marche et me voilà à pied d’œuvre à 07h30. Surprise, un couple de Chocards est déjà à proximité du gouffre. Je vais attendre ½ heure qu’ils s’éloignent pour installer mon affût. Ils reviennent au bout de ¾ d’heure. J’attend patiemment qu’ils repartent et je fini de m’installer. Ils ont complètement ignoré l’affût ( c’est de bonne augure !).
09h00, je suis dans l’affût et l’attente commence. Ils vont venir tous les ¾ d’heure environ, rester à l’intérieur du gouffre une dizaine de minutes, se chauffer au soleil 4 à 5 minutes et repartir. A chaque voyage, ils ramènent des matériaux (herbes sèches, laine). Ils se posent sur un des piquets, un coup d’œil autour, plusieurs vers le bas pour acclimater leur vue à la pénombre, puis plongeon dans le vide. Pour la sortie, un premier oiseau sort discrètement du gouffre, inspecte les environs, puis se perche sur un piquet et le deuxième sort à son tour. Ces comportements se répèteront à chaque visite, comme un ballet bien codifié.
15h00, je décide d’arrêter mon affût, j’ ai pas loin de 250 photos sur mes amis les becs jaunes ! Comme au début, j’attends leur départ et aussitôt après, je sors, démonte en vitesse et m’éloigne juste à temps car ils me survolent peu après mais sans inquiétude. Je les laisse à leurs occupations immobilières. J’essayerai d’y retourner après la couvaison pour avoir peut-être des photos des jeunes à l’entrée ….
A suivre donc ......
Un peu de technique ( pour ceux et celles que ça intéresse !) :
Pour cet affût, j'ai utilisé les focales 200 et 250 mm pour les plans éloignés et la focale 400 mm pour les plans serrés. En iso, j'ai joué entre 100 et 200 asa. Je photographie toujours en mode Av ( priorité à l'ouverture). Pour les affûts ciblés comme celui-ci, le plus dur est de choisir la bonne distance entre le rapport objectif sujet et sa taille ( Il y a un monde entre un chardonneret et un vautour fauve !). Avec l'habitude, le positionnement de l'affût à bonne distance ne pose pas trop de soucis, surtout quand il faut l'arrimer par fort vent ! Bien choisir aussi l'orientation par rapport au soleil et en fonction de la durée prévue. Faire une moyenne pour être dans le bon axe quand la lumière est la meilleure ( en principe au lever du jour ou au coucher). L'avantage du zoom 100/400 L IS est ici exploité à fond par la possibilité de pouvoir varier les plans sans changer d'objectif ..... Sur cette sortie, j'ai eu pas mal de problème avec la lumière très violente ce jour là. En plus, énorme contraste entre la pelouse encore grillée de l'hiver, les rochers calcaires très clairs et les oiseaux noirs .... Bonjour le casse-tête pour les réglages !!
Pour vous situer la scène, quelques photos du plateau, et de l’installation ( je n’aime pas le mot « Making of »).
Pour visionner le diaporama, cliquer sur une photographie,
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Les locataires du site :
Ci dessous, un extrait de mes notes sur le déroulement de l'affût :
Heure | Entrée(*) | Sortie(*) | Observations |
05h45 | Debout. Météo superbe | ||
07h30 |
Arrivée sur site, 2 chocards à proximité |
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07h30/09h00 |
Observation comportement des oiseaux. Ils construisent (apport de matériaux) |
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09h00 | mise en place affût | ||
09h30 |
début affût |
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10h15 | 10h25 |
Premier retour depuis mon installation, les oiseaux ignorent mon affût ! 4mn au soleil pour se réchauffer |
|
10h45 | 10h50 |
Envol immédiat |
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11h45 | 11h58 |
3mn au soleil |
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12h05 | 12h20 |
Entrée sans transport de matériaux 8mn au soleil |
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12h30 (**) |
Sortie pipi express avec un oeil sur le ciel ! |
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13h00 | 13h12 |
Envol immédiat |
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13h30 | 13h42 |
6 mn au soleil et toilette |
|
14h40 | 14h50 |
Envol immédiat |
|
15h00 |
Arrêt de l'affût, pliage et quitte la zone durant l'abscence des oiseaux |
(*) : du gouffre
(**) : j'ai oublié les bouteilles vides pour les besoins pressants = ERREUR !
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