1- Aspect des épreintes
Les fèces de la Loutre, sont recouvertes du musc produit par les glandes anales de ce Mustélidé. Le musc peut parfois constituer la majeure partie du dépôt, voir sa totalité.
Les épreintes forment de petits amas (en tas ou en « boudin ») de dimension très variable quelques millimètres de diamètre à plusieurs centimètres de long composés en grande partie des restes non digérés des proies (l’aspect varie donc en fonction de l’alimentation) :
- hérissées d’arrêtes, de vertèbres ou d’écailles de poisson
- remplies d’os de batraciens (grenouilles brunes, crapauds)
- constituées de carapaces de crustacés
- composées d’os et poils de petits rongeurs (15,16), de plumes, ou de restes d’invertébrés (gammares, carabes, larves d’Odonates…)
Les épreintes changent d’aspect avec le temps, si bien qu’il est possible de dater approximativement leur dépôt.
Une épreinte fraîchement déposée de la nuit est encore molle et humide (4), généralement de couleur vert foncé.
Après quelques heures à quelques jours (selon la météo), elle va sécher se durcir, revêtir une couleur noirâtre et luisante. En séchant, le musc laisse une trace noire.
Au fil des jours et surtout des intempéries, elle va se déliter et sa couleur s’éclaircir devenant de plus en plus blanche.
Ces critères sont à apprécier en fonction de la météo (temps sec, pluvieux) et de l’exposition du lieu de dépôt (déposée à l’abri, sous un pont par exemple, une épreinte peut se maintenir des semaines).
2- L’odeur de l’épreinte…
Le meilleur critère d’identification de l’épreinte est son odeur : qu’elle évoque le miel, l’huile de lin ou le thé, elle a pour tous les nez quelque chose de spécifique, à la fois doux et marqué, non désagréable, qui se mélange à une odeur de poisson. Cette odeur se maintient très longtemps :
même une épreinte d’aspect lessivé peut révéler une légère odeur. Il peut alors être utile de l’humecter ou de la réchauffer s’il fait froid pour mieux la sentir.
Le musc, en séchant, forme une sorte de verni qui permet de coller solidement l’épreinte à son substrat. Ces caractéristiques permettent probablement de prolonger la persistance de l’odeur.
3- Localisation des marquages
Les épreintes sont déposées en des endroits stratégiques : jouant un rôle essentiel dans la communication olfactive entre individus, elles sont placées de façon à être détectées par les congénères :
- sur des supports de marquage qui ressortent dans le paysage,
- en des lieux plutôt exposés où l’odeur peut se diffuser,
- sur les points de passages obligés (seuils, déversoirs, pointes de méandres, éléments au milieu de la rivière…)
Sites et supports de marquage fréquents :
- Rochers, pierres au milieu du cours d’eau (3,6)
- Troncs et branches en travers du cours d’eau (1,11,13) Arbres (9,12)
- Atterrissements (2) Buttes herbeuses (5) Coulées (8)
- Méandres (7) Confluences (4) Seuils (10)
- Promontoires rocheux en estuaire (14) Rocher en littoral (16)
- Les gîtes et les points d’eau douce (15) utilisés pour dessaler la fourrure sur le littoral sont également marqués.
- Sur ces supports, elles sont souvent déposées aux endroits les plus hauts et les plus plats.
- Les postes de marquage utilisés varient en fonction du niveau d’eau.
- Un poste de marquage peut être utilisé par plusieurs espèces : Loutre, Vison, Putois, Ragondin, Renard
Source :
Plaquette : La Loutre d’Europe -
Identifier les indices de présence de la Loutre d’Europe (Lutra lutra)
1- Epreintes et marquages rédigée par
Maison de la Rivière – 29 450 SIZUN
Tel : 02-98-24-14-00 / Fax : 02-98-24-17-44